De l'art ou du cochon ?

Publié le par abbé Gédéon

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 Devenez Hârtist'-performer !

 

Nul n’est besoin de retracer ici les éléments de la polémique autour de l’affaire « Piss Christ » d’Avignon.

Chacun aura déjà eu en tête et au cœur surtout – et jusqu’au haut-le-cœur – les faits diffusés ad nauseum par nos médiacres.

 

Qui s’en est pris aux urines de Serrano, tous l’ignorent et moi avec.

S’il s’agit de chrétiens outrés d’un outrage d’un autre age (l’age scatologique entre 3 et 6 ans), il faut bien reconnaître que, restant sauve la sympathie que leur geste boanergesique inspire (au sens le plus juste de la sympathie), le résultat ne semble pourtant pas probant :

-L’objet du scandale reste en place : aux yeux du public le Christ reste exposé dans l’urine et le sang… avec en plus quelques traces de coups.

-L’auteur du scandale se déporte : aux yeux du public, il ne s’agit plus d’un fumiste en mal de notoriété compensant l’absence de talent par la provocation, mais ce sont désormais de dangereux intégristes allergiques à la liberté d’expression.

- La portée du scandale s’amplifie : les médias nationaux n’attendaient que ce signal pour épandre une désinformation efficace, comme un fumier sur un chiendent.

 

S’il s’agit d’une « opération sous drapeau » pour disqualifier la contestation et faire passer Sainte Véronique pour Barrabas, il faut hélas reconnaître que la manœuvre fut efficace.

La victime n’est plus le Christ bafoué, ni même la conscience des chrétiens, mais un pauvre artiste inquisité.

 

Andres Serrano se dit chrétien : Judas aussi embrasse le Christ au moment de le livrer aux outrages.

Saint Pierre, après avoir trop dormis, a tiré l’épée, geste plus noble certainement mais non plus consenti par le Maître.

 

Très loin de moi la prétention de vouer à la géhenne de l’opinion le réflexe pétrinien de ceux qui en ont eu assez de tendre encore une fois la joue de leur Seigneur pour garder les leurs à l’abri, mais notre Seigneur nous invite à cultiver, avec la candeur de la colombe, la prudence audacieuse des serpents. C’est celle-ci qui nous oblige à être stratège pour être efficace.

 

Certainement, la première attitude à avoir est celle de la prière, celle de saint Jean, de Marie-Madeleine, et Notre-Dame au pied de la croix du Christ bafoué. Stabat Dolorosa. Debout et digne dans la prière. Ni terrés, ni terreurs. Présents et priants.

Voilà pour l’arme que la Sagesse éternelle nous donne à contempler en cette Semaine Sainte.

Celle dont se sont justement saisi nombre de chrétiens

Je n’ai pas de leçon à donner.

Mais je n’ai pu m’empêcher d’imaginer une autre réplique, comme une manière de réponse du berger à la bergère, offrant à l’opinion l’occasion de rire des cuistres et aux baptisés de révéler, puisque c’est tendance, qu’ils ne sont pas des pisse-froid.

 

Imaginons simplement que tous les chrétiens du Vaucluse, avec ceux venant pour l’occasion, viennent simplement accomplir une « performance artistique » en soulageant leur vessie sur le seuil du musée en question. Pas agressifs, non, justes artistes ! Et persévérants !

Il faudra bien alors qu’une autorité nous dise que, finalement non, même au nom de l’art, il n’est pas permis de pisser  n’importe où…

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