La folle audace des sources

Publié le par abbé Gédéon

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Oser la simplicité !

 "Si tu veux me servir, sois simple." Notre Dame à Estelle Faguette 18 fév.1876, Pellevoisin

 

Ne nous y trompons pas, la simplicité est une vertu très riche. La simplicité n’est pas parente du vide, mais de la plénitude. Ne confondez pas simplicité et fadeur, ce serait confondre la clarté et la niaiserie, l’humilité et la frilosité. La simplicité ne se contente pas de peu, elle choisit tout (à l’instar sainte Thérèse)!

 

La simplicité est une audace, un défi, une aventure… Lui associer le verbe oser n’étonne que ceux qui confondent la mousse et la propreté, l’agitation et l’action, le silence et l’ennui, la publicité et l’efficacité. Ceux qui pensent que le verbe oser est réservé à ce qui est compliqué et ardu sont invités à aller de toute urgence lire 2 R 5, 1-15.

Dieu est simple, infiniment simple. C’est l’homme qui est compliqué. C’est le diable, le roi de l’ambiguïté, dont le nom signifie diviseur. C’est Dieu qui unifie et qui unit. L’homme ne se rapproche de Dieu qu’en se simplifiant, en s’unifiant. L’unité intérieure, fille de la simplicité, est mère de la paix, de la joie et de la sérénité. La simplicité vécue ensemble engendre l’unité des esprits dans la Vérité et des cœurs dans la Charité.

L’être est simple, le paraître est compliqué. Osez être chrétiens plutôt que le paraître. Osez être saints plutôt que de paraître parfaits. Osez la simplicité ! Il est si facile de se camoufler derrière la complexité, de se réfugier dans l’ambiguïté quand ce n’est pas dans la duplicité! C’est vrai qu’il est difficile de se livrer en simplicité … Ne perdez pas votre temps à faire semblant, n’en rajoutez pas ; soyez, tout simplement, c’est-à-dire autant qu’il est possible et pas plus qu’il n’est nécessaire. Regardez, admirez la Sainte Vierge Marie, toute simplicité, clarté, limpidité. Il n’y a pas de prise pour le tentateur. A sa place, rien que sa place, toute sa place, elle est, pleinement et simplement, telle qu’en Dieu.

La simplicité est tout ce qu’il y a de plus évangélique, tout ce qu’il y a de plus catholique : on n’imagine pas la foi compliquée, on conçoit encore moins l’espérance tarabiscotée, même si on a trop tendance à échafauder des charités sophistiquées. Pourquoi se construire des charités alambiqués si ce n’est pour s’en enorgueillir (Exceptionnel, le service de paroisse !) ou pour les fuir (qu’est ce que j’y peux, ch’uis qu’un pauv’ laïc…). J’entends déjà les objections de ceux qui voient dans l’humilité du service une solution de facilité. Qu’on y prenne garde : la simplicité n’est pas si facile, seulement elle ne laisse pas d’excuse. Exemple ? Prenons la très scoute Bonne-Action quotidienne dont les sots et les fats se sont un peu vite gaussés. Quoi de plus simple ? Est-ce pour autant trop facile ? Voire ! Qui parmi nous, anciens scouts ou non, peut se vanter d’être au point sur ce « premier devoir » ?

Oui, le Christ propose une exigence simple, ce qui ne veut pas dire une vie facile. Oui, la simplicité évangélique est une exigence, un idéal très haut.

 

N’ayez pas peur d’être simple, ce n’est pas une faiblesse mais une force. Ayez l’audace de la simplicité, c’est une richesse beaucoup plus qu’un manque. Choisissez la simplicité de la lumière, plutôt que les jeux troubles des ombres et ténèbres. Et si mon discours vous a paru compliqué, pardonnez-moi et louez Dieu de vous montrer ainsi que la simplicité est moins ennuyeuse !

 

Osez la simplicité !

 

Publié dans Il était une Foi

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