Rome sweet home (Roma dulcis domus)

Publié le par abbé Gédéon

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Merci Très Saints Pères

Au bas mot  un million d’âmes plongeant Rome dans un impressionnant silence d’action de grâce, il fallait bien deux papes pour accomplir cela : celui qui exaltait les foules et celui qui les recueille ; celui qui avait relevé les chrétiens accablés par l’arrogance des siècles et celui qui  les élève jusqu’à la génuflexion ; celui qui les exhortait et celui qui les enseigne ; le chantre d’une liberté véritable et le héraut d’une vérité libérante ; le feu qui a réchauffé l’Église et celui qui l’éclaire ; Jean-Paul II le Grand et Benoît XVI le Bon. Pierre affermit ses frères : c’est sa mission apostolique.

Nous n’étions guère capable d’échanger quelque mot avec nos voisins dont le polonais, le flamand ou le portugais ne s’accordait que peu à nos ressources francophones,  mais nous pouvions communier si naturellement au même silence de la prière et au même latin universel de la Sainte Messe. Les médias paresseux auraient tôt fait de classer cette foule bigarrée en tradis ou chachas, ou progressistes ou conservateurs, spirituels ou sociaux, en pratiquants ou occasionnels… voire encore en générations de ceux qui avaient connu de multiples papes, ceux qui ont grandi sous Jean-Paul II, et ceux aussi qui étaient trop jeunes pour s’en souvenir vraiment (ils étaient là aussi !). Mais nous pouvions chanter la même foi dans le même Credo et la même espérance dans le même Regina Caeli : c’est ce qu’on appelle l’Église Catholique.

Le monde autour pouvait bien rugir ou courir, dormir ou s’étourdir… ici se jouait une page d’Église, frappante certes par son éclat et sa magnificence, mais plus encore par son évidence et sa simplicité : ce que nous vivions ce 1er mai était certes exceptionnel, mais surtout profondément naturel à notre âme catholique. Un baptisé s’émerveille chaque jour – mais ne s’étonne plus – du ciel qui se penche sur la terre et du temps qui participe à l’éternité.

Le chœur disharmonique des grincheux (qui d’ennemis qu’ils étaient se retrouvent amis sur ce coup là – Lc 23,12) à beau soulever de concert malsonnant toutes sortes d’objections contradictoires à cette officielle action de grâce pour l’action de la grâce en nos vie par la vie (terrestre, comme désormais céleste) de ce pape… c’est oublier que les fruits de la sainteté se mesure avant tout dans la communion des saints.                                            L’on peut bien aligner – et contester – tous les miracles que l’on veut, ce que je constate pour ma part, ce sont toutes ces conversions que mes amitiés et mon ministère me donnent à contempler comme un fruit l’action de Jean-Paul II ici bas… et depuis sa Pâques. Croyez-en un humble confesseur : ce pape est encore à l’œuvre dans notre Église pérégrinante. Certes, j’admets que mon jugement puisse paraître fort subjectif : c’est bien pour cela que je me réjouis tant que le jugement de l’Église vienne objectiver mon constat. L’Église est sainte autant par la sainteté de son jugement (d’assistance divine)que par sa capacité (divine encore) à offrir des saints au monde.

Merci Très Saints Pères !

 

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